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Cité judiciaire
Mauléon-Licharre
Sur cette carte postale du début du XXe siècle, on peut voir réunis la plupart des lieux où se sont exercés justice et pouvoir en Soule depuis le Moyen Age. Sur la colline, le château fort a été d'abord celui du Vicomte. À partir de la fin du XIIIe siècle, il devient le siège de l'autorité des capitaines châtelains représentants du roi d'Angleterre, puis du roi de France. Il a longtemps été utilisé comme prison. En 1358, le seigneur d'Olhaiby révolté contre le roi d'Angleterre y est enfermé quelques temps. Vers 1600, ce sont deux femmes accusées de sorcellerie. En 1661, Bernard de Goyenetche, chef de la rébellion des Souletins, y attend son jugement et son exécution. Pendant la Révolution, le château fort sert de prison pour des suspects, et au début du XIXe siècle pour des soldats déserteurs et des libéraux espagnols.
Au milieu du XVIIe siècle, le gouverneur, représentant du roi en Soule quitte le château-fort pour une demeure plus confortable, l'hôtel de Montréal que l'on voit à gauche. À la date de la photographie, il est le siège de la sous-préfecture pour un arrondissement qui couvre tout le Pays basque intérieur, avant sa suppression en 1926.
Derrière le personnage debout au milieu de la place, on devine une colonne surmontée d'une croix. Ce petit monument rappelle qu'il y avait à cet emplacement au Moyen-Âge un grand noyer sous lequel se rendait la justice. La cour de Licharre ou "cour du noguer" réunissait deux fois par semaine le capitaine châtelain et les dix plus importants nobles de la province. Pour rendre la justice, ceux-ci se tenaient debout sous l'arbre, l'épée au côté. Au début du XVIe siècle le noyer meurt et est remplacé par ce petit monument : la Croix Blanche. La cour de Licharre est remplacée en 1776 par la châtellenie de Mauléon.
À droite se trouve la grille de l'octroi d'entrée de Mauléon : c’est un bureau de péage pour marchandises. Il a fonctionné de 1800 à 1927.